C’est une décision qui fait du bruit : le Mexique s’apprête à multiplier par plus de deux les droits de douane sur les véhicules importés de Chine.
L’objectif affiché : protéger ses usines et les centaines de milliers d’emplois qui en dépendent. Un mouvement qui dépasse les frontières mexicaines et qui intéresse de près l’Europe, où la question de la concurrence chinoise inquiète déjà les constructeurs.
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Une surtaxe historique sur les voitures chinoises
Actuellement taxés à 20 %, les véhicules venus de Chine et d’autres pays asiatiques pourraient bientôt subir une taxe de 50 % à l’entrée du Mexique. Derrière cette hausse spectaculaire se cache une stratégie claire : stopper l’afflux de voitures vendues « en dessous des prix de référence », une tactique utilisée par plusieurs marques pour gagner du terrain. Le ministre de l’Économie, Marcelo Ebrard, a prévenu : l’industrie automobile représente 23 % de la production manufacturière du pays. Sans réaction, ce sont près de 320 000 emplois qui seraient menacés par ces importations à bas prix.
Une mesure qui dépasse l’automobile
En tout, 1 463 catégories de produits sont concernées par ce projet de loi : acier, meubles, jouets, électronique… Un protectionnisme assumé, qui rappelle que le secteur automobile reste le cœur de l’économie mexicaine, mais qu’il n’est pas le seul exposé à cette vague d’importations.
Les produits visés par la surtaxe au Mexique
Secteur | Exemples de produits concernés |
Automobile | Voitures particulières, utilitaires légers, pièces détachées |
Métallurgie | Acier et produits dérivés |
Électronique | Téléphones, ordinateurs, équipements ménagers |
Ameublement | Mobilier domestique et de bureau |
Autres | Jouets, articles divers d’importation |
Un signal qui résonne en Europe
En observant cette décision, difficile de ne pas penser à la situation en Europe. La Commission européenne a déjà lancé plusieurs enquêtes sur les subventions massives accordées aux constructeurs chinois. Les modèles électriques de marques comme BYD, MG Motor ou Leapmotor arrivent sur le marché européen avec des prix imbattables, au grand désarroi des constructeurs traditionnels. La France, de son côté, a déjà introduit un bonus écologique sélectif qui exclut la plupart des voitures électriques chinoises. Mais l’exemple mexicain montre une autre voie : le relèvement pur et simple des droits de douane.
Un effet domino à prévoir
Si le Mexique réussit à protéger ses usines avec cette mesure, cela pourrait donner des idées à d’autres pays fortement industrialisés. En Europe, où l’automobile reste un pilier économique, le risque d’un effet domino protectionniste est bien réel. Pour la France, qui tente de relocaliser une partie de sa production, le message est clair : sans garde-fous, les emplois liés à l’automobile pourraient s’effriter rapidement face à l’offensive chinoise.
Une décision aux allures de test mondial
Le vote du Congrès mexicain sera scruté de près. Car si la surtaxe passe, elle pourrait devenir un cas d’école pour d’autres gouvernements en quête d’outils rapides pour freiner la montée en puissance des marques chinoises. Dans un monde où la transition électrique redistribue les cartes, la bataille ne se joue pas seulement sur la technologie, mais aussi sur la politique commerciale.
Ce que vous devez retenir de l’importation de voitures chinoises au Mexique…
- Le Mexique veut doubler les droits de douane sur les voitures chinoises, de 20 % à 50 %.
- La mesure couvre 1 463 catégories de produits, pas seulement l’automobile.
- Jusqu’à 320 000 emplois mexicains seraient menacés par les importations à bas prix.
- L’Europe et la France observent de près, et pourraient s’inspirer de ce virage protectionniste.
Cette décision mexicaine n’est pas un simple dossier local : elle préfigure peut-être la prochaine grande bataille mondiale autour de l’automobile et de l’industrie face à la montée en puissance chinoise.
Image : © Xpeng