Côté moto…
Les motards du Dakar jouent avec les nerfs des aficionados, qui assistent à la fois à des rebondissements et à une bataille totalement indécise alors que la course rentre dans sa séquence la plus prometteuse en termes de suspense. C’est bien sûr à son corps défendant que Joan Barreda a changé la donne parmi les prétendants, perdant ce statut sur une mauvaise réception. Un autre acteur majeur n’est pas passé loin de la même sanction mais malgré deux chutes et la perte de son road-book, le retard pris par Mason Klein ne l’exclut pas du jeu. Du côté des bénéficiaires de la journée, Luciano Benavides a été le plus performant et devient le premier double-vainqueur dans la catégorie cette année, tandis que son coéquipier sur une Husqvarna, Skyler Howes s’accroche à la tête du classement général. L’Américain résiste, mais commence à sentir le souffle de Toby Price dans son dos. Le pilote australien qui avait succédé à l’ère Despres-Coma en s’imposant pour la première fois en 2016 relance ses chances avec seulement trois secondes de retard au général, tandis qu’un autre vainqueur, Kevin Benavides, se retrouve aussi en position de challenger prêt à bondir, 3e à 5’09’’. Ce sera encore compliqué de viser le titre pour Adrien Van Beveren mais pas totalement farfelu au regard de la difficulté des quatre étapes à venir, avec 12 minutes de retard.
Côté auto
Pour Nasser Al Attiyah, chaque jour qui passe le rapproche un peu plus d’une cinquième victoire, bien qu’il réfute avec raison l’idée qu’elle soit acquise. Le vieux sage du désert ne se réjouit jamais du malheur des copains, mais a vu s’éloigner la menace d’Henk Lategan, le perdant du jour à la loterie des casses mécaniques. Carlos Sainz n’en constitue plus une, mais a tenu en haleine la presse espagnole, suspendue à ses hésitations entre un soin à l’hôpital de Ryadh ou le chevet de la Audi RS Q e-tron E2 dont il a violemment planté le nez entre deux dunes après 6 kilomètres de course. Au total, Nasser caracole en tête avec 1h21’ d’avance sur Lucas Moraes et garde un œil attentif sur Sébastien Loeb, de retour sur le podium provisoire après avoir signé son troisième scratch de l’année, qui plus est devant deux coéquipiers . Si Vaidotas Zala est passé à 3 minutes de l’étape, la Lituanie a été dignement représentée chez les quads, avec la victoire de Laisvydas Kancius, la deuxième de sa carrière sur le Dakar qui n’inquiète toutefois pas Alexandre Giroud au sommet de la hiérarchie. En T3, c’est l’Argentin David Zille qui s’est offert le plaisir d’une victoire, avec seulement 2’’ d’avance sur Guillaume de Mévius. Le Belge l’aurait prise avec plaisir, mais s’intéresse surtout à son duel avec Austin Jones, 2e à 12’43’’. Chez les T4, le match entre Rokas Baciuska et Eryk Goczal gagne chaque jour en intensité, le jeune Polonais de 18 ans ayant signé un troisième succès d’étape et repris ainsi 46’’ qui s’avèreront peut-être décisive. Les deux gamins ne sont séparés que de 5 minutes. En camions, les déboires de Martin van den Brink et de Martin Macik, englués pendant une quarantaine de minutes, font les affaires d’Ales Loprais en tête du général, mais aussi de Janus Van Kasteren, vainqueur d’une deuxième spéciale et également 2e de la catégorie, à près de 27 minutes du leader tchèque.
Demain mercredi, 9e étape. 510 km entre Haradh et Sheybah dont 114 km de spéciale…avec du sable au menu.