Ils envahissent les rues, parfois les routes pour : « freiner la vitesse et assurer la sécurité des riverains ». Soit. Mais trop, c’est trop ! Souvent, ces ralentisseurs plus communément appelés « dos d’âne » sont tout simplement illégaux parce qu’ils ne respectent pas les normes imposées (*). Et comme il n’y a pas de contrôles a posteriori, les automobilistes en font les frais. L’association « 40 millions d’automobilistes » a d’ailleurs tiré en son temps la sonnette d’alarme. Mais les élus concernés par ces abus font la sourde oreille.
Et cette Asso vient d’en remettre une couche : « … afin ne pas être dommageables pour la sécurité des usagers : un dos d’âne trop haut, un rampant trop abrupt, un coussin berlinois glissant… sont tout autant de risques pour les automobilistes, motards et cyclistes qui s’y heurtent. Ensuite, pour la tranquillité des riverains, les ralentisseurs hors-norme occasionnant des nuisances sonores. Mais ce n’est pas tout : combien d’usagers se plaignent des inconforts (notamment au niveau du dos) que provoquent ces ouvrages lorsqu’ils sont réalisés en dépit de toutes les normes ? Des ambulanciers nous ont également déjà témoigné qu’il s’agissait d’un calvaire pour le transport de certains patients »… « si ce type d’aménagement peut être utile, son installation sur les routes ne doit pas être systématique et, surtout, doit TOUJOURS se faire en conformité avec les normes et la législation qui l’encadrent ».
450 000 ralentisseurs installés en France
« 40 Millions d’automobilistes » lance d’ailleurs une communication à destination des responsables locaux afin de rappeler et sensibiliser aux normes qui régissent la construction et l’implantation des ralentisseurs et dos d’âne.
Et les élus les plus sourds risquent d’être rappelés à l’ordre par le Conseil d’Etat qui vient d’être saisi par une association varoise dénonçant le flou « artistique » derrière lequel certains maires se sont retranchés pour faire ce qu’ils voulaient.
Selon l’association, sur les 450.000 ralentisseurs installés en France, quasiment tous ne respecteraient pas les normes.
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant des suites qui seront données. Mais il y a fort à parier, si le Conseil d’Etat va dans le sens de la requête de l’association, que les élus feront de la résistance, arguant du fait que modifier les ralentisseurs illégaux reviendrait trop cher.
Quelles sont les normes d’implantation des ralentisseurs ?
L’installation des ralentisseurs est régie par un décret datant de 1994
- Il est interdit de placer un ralentisseur sur une chaussée où le trafic dépasse plus de 3000 voitures par jour.
- Il est interdit de placer un ralentisseur sur une chaussée où une ou plusieurs lignes de transports publics passent.
- La déclivité (pente de la route) ne doit pas être supérieure à 4 %.
- Les ralentisseurs ne doivent pas dépasser 10 centimètres de hauteur.
- Les ralentisseurs de type dos d’âne doivent avoir une longueur de 4 mètres.
- Les ralentisseurs de type trapézoïdal sont composés de deux pentes de 1 à 1,4 mètres et d’un plateau de 2,50 à 4 mètres (à 5% près). Voilà qui a le mérite d’être clair !