Si vous êtes du genre à porter des mocassins à glands et à rouler en SUV beige, passez votre chemin.
La Karma Gyesera ne s’adresse pas à ceux qui veulent passer inaperçus.
Ce coupé quatre places, long comme un yacht et bas comme une souricière, déboule avec 566 chevaux et des lignes dignes d’un designer suédois en overdose de café noir.
Successeur du Revero cette chimère hybride née bien avant que Tesla ne devienne mainstream, la Gyesera remet les pendules à l’heure avec un look de concept-car et une fiche technique qui laisse présager des montées d’adrénaline dignes d’une séance d’électrochocs.
Un physique de voiture concept, mais en série limitée
L’aluminium ? Trop banal. Alors Karma ajoute des composites carbone renforcés un peu partout : capot, pavillon, ailes, diffuseurs. Résultat : un poids contenu malgré des proportions généreuses et un look de missile terrestre.
La Gyesera se présente avec un nez bas, un splitter proéminent et des jantes forgées de 22 pouces chaussées de Pirelli maison. De profil, les inserts noir piano sculptent la ligne jusqu’à un marquage “Backslash” qui ferait passer le logo de Batman pour un gribouillis.
Et ce n’est pas tout : des feux à LED baptisés “Target Acquisition” (oui, vraiment) illuminent le capot, les ailes et le bas de caisse. Un clin d’œil à la Kaveya, son aînée survoltée, mais ici adapté à un gabarit plus… utilisable.
Un intérieur technologique sans overdose d’écrans
Là où d’autres marques transforment l’habitacle en salle de contrôle de centrale nucléaire, Karma opte pour une approche plus subtile.
La Gyesera accueille un habitacle recouvert de cuir “Moondust” avec des touches “Atmosphere Blue”. Traduction : du cuir clair, avec un soupçon de bleu qui fait chic sans tomber dans le kitsch.
Le système d’info-divertissement repose sur un Qualcomm 8155, sans tenter d’imiter un iPad vissé au tableau de bord. Les menus sont sobres, les fonctions tombent sous le doigt, et l’écran central descend comme une cascade vers une console noire, où le bouton “Start” trône comme un diamant noir.
Cerise sur le pudding, un égaliseur audio développé avec Master & Dynamic permet de sculpter le son comme un chef accorde ses couteaux. Et pour ceux qui aiment jouer les devins, l’intelligence artificielle intégrée détecte les pannes avant qu’elles ne surviennent.
Une mécanique de catapulte, civilisée par un cerveau
Sous cette robe sculptée, la Gyesera embarque le dernier avatar de la chaîne de traction hybride EREV (Extended Range Electric Vehicle) maison.
Le résultat ? 566 chevaux, 740 Nm de couple, et un 0 à 100 km/h expédié en 4,0 secondes. Soit une demi-seconde plus vite que le Revero, pourtant déjà nerveux.
La configuration reste fidèle au principe EREV : des moteurs électriques propulsent la voiture, pendant qu’un bloc thermique recharge les batteries. Une philosophie de performance électrifiée, mais sans l’angoisse de l’autonomie.
La tenue de route promet autant que les chiffres. Les jantes allégées, le centre de gravité bas et la structure en aluminium dérivée de l’architecture Revero permettent, sur le papier, une stabilité de TGV en courbe rapide.
Les amateurs de grandes distances devraient y trouver un parfait compromis entre confort gran turismo et capacité de croiser vite. Très vite (trop vite ?).
Une production aussi discrète qu’un rendez-vous chez le tailleur
Ne vous attendez pas à voir une Gyesera tous les dimanches au feu rouge. Karma annonce une production à très faible volume, avec un prix de départ à 165 000 dollars. Oui, c’est le tarif pour s’offrir un coupé 4 places qui
n’a pas été dessiné pour plaire au plus grand nombre.
En 2026, elle sera rejointe par sa sœur, l’Amaris GT, encore plus chère et encore plus exclusive. Mais pour l’heure, la Gyesera trace sa propre trajectoire dans un segment où l’ennui a souvent remplacé l’excitation.
Monterey 2025 : première mondiale dans l’antre du spectacle
La Karma Gyesera fera sa première apparition publique au Quail : A Motorsports Gathering, dans le cadre du Monterey Car Week 2025. Habillée d’une teinte “Newport Grey Mist” et posée comme une œuvre d’art sur ses 22 pouces, elle vient rappeler que la voiture plaisir existe encore. Mais qu’elle ne s’adresse plus à tout le monde.
Bon alors en clair : Moins consensuelle qu’une Porsche, plus rare qu’une Ferrari, et techniquement plus intrigante qu’un concept-car sans lendemain. La Gyesera n’est pas faite pour plaire. Elle est faite pour provoquer.