Les chiffres officiels ne vous diront jamais tout
Vous pouvez croire au Père Noël, à l’amour éternel ou à l’autonomie WLTP. C’est votre droit. Mais si vous comptez rouler plus de 200 km sans finir sur la bande d’arrêt d’urgence avec une prise Type 2 dans les dents, il vaut mieux regarder l’autonomie réelle. Et là, croyez-moi, certains chiffres piquent un peu.
Comparatif 2024-2025 : autonomie WLTP vs autonomie réelle
Voici le tableau que les brochures commerciales oublient souvent de mettre en avant. Un condensé de désillusions et quelques surprises, mesurées en conditions mixtes (ville, route, autoroute).
Modèle | Autonomie WLTP (km) | Autonomie réelle (km) | Batterie (kWh) | Conso moyenne (kWh/100km) |
---|---|---|---|---|
Lucid Air Grand Touring | 785 | 640 | 118 | 17,5 |
Mercedes EQS 450+ | 783 | 635 env. | 108 | 17 env. |
Tesla Model 3 Grande Autonomie | 678 | 543 | 82 | 13,8 |
Porsche Taycan RWD | 676 | 542 | 93 | 17,9 |
Renault Scenic e-Tech | 620 | 481 | 87 | 18,1 |
Hyundai Ioniq 6 | 614 | 510 env. | 77,4 | 14,3 |
BMW i4 eDrive40 | 590 | 500 env. | 81 | 16 |
Volkswagen ID.7 Pro | 588 | 503 | 86 | 15,3 |
Kia EV9 RWD | 563 | 490 | 99 | 19,8 |
Peugeot e-208 GT | 400 | 347 | 51 | 14,7 |
Des chiffres qui dérangent
Vous pensiez faire Paris-Lyon sans recharger ? Oubliez. Sur autoroute, l’autonomie fond plus vite qu’un cornet de glace en plein mois d’août. À 130 km/h stabilisés, certains modèles perdent jusqu’à 40 % de leur promesse WLTP. Et non, ce n’est pas un bug, c’est une loi de la physique.
La météo s’en mêle aussi. Température proche de zéro, chauffage activé, batterie froide… Résultat : votre autonomie réelle peut tomber sous les 300 km même sur des modèles vendus pour 600 km WLTP. Félicitations, vous avez une voiture qui bat des records, mais dans le mauvais sens.
Le vrai facteur de l’autonomie : pas juste la batterie
La taille de batterie n’explique pas tout. Regardez la Tesla Model 3 : 82 kWh, mais 543 km réels. C’est l’un des modèles les plus efficients du marché. Pendant que d’autres se gavent de kWh, Tesla joue la finesse. Moteur frugal, aérodynamique optimisée, gestion logicielle fine.
À l’inverse, certaines voitures au gabarit de frigo américain embarquent 100 kWh… pour faire 450 km. Là, l’effet paquebot se fait sentir. Poids, train roulant, surface frontale, tout pèse. Littéralement.
Conseils pour ne pas finir à sec sur la bande d’arrêt d’urgence
- Pour la ville ou la banlieue, inutile de viser 700 km WLTP. Un modèle avec 350 à 400 km réels fait le job, même en hiver.
- Pour les longs trajets, prévoyez au moins 500 à 550 km WLTP, soit 400 km réels sur autoroute. Et évitez de partir en vacances avec une Peugeot e-208, sauf si vous adorez les aires de recharge.
- Gardez une marge de 15 % sur les longs trajets. Parce qu’un bouchon, une déviation ou un petit détour pour aller chercher une quiche, ça arrive.
Tout le monde ment ?
Les tests WLTP sont faits en laboratoire, avec une vitesse moyenne ridicule et zéro vent. C’est comme tester une paire de chaussures de trail sur du parquet ciré. La route, elle, ne fait pas de cadeau. Et ça se voit dans les chiffres des tests indépendants, comme ceux de l’UFC-Que Choisir ou de Caradisiac.
Ils confirment ce que vous pressentiez : la réalité est moins flatteuse que la fiche technique. Et à 60 000 € la voiture, cela mérite un peu plus de clarté.