Elle s’était éclipsée discrètement, entre l’ère des disques compacts et celle des Nokia à antenne. Deux décennies plus tard, la Honda Prelude revient sur le devant de la scène. Et autant le dire tout de suite : elle ne cherche pas à plaire à tout le monde. Elle veut étonner.
Un nom mythique ressuscité… pour mieux désorienter
Honda aurait pu jouer la carte du revival nostalgique à la lettre. Rééditer une version néo-rétro. Créer un hommage statique. Mais la marque japonaise a préféré tout bousculer.
Pas question de resservir une Civic recarrossée ou un SUV trop poli. Ici, il s’agit d’un véritable coupé deux portes, bas sur pattes, profil racé. Une machine qui veut séduire autant l’amateur de sensations que le conducteur quotidien venu du monde électrique.
La Prelude 2026 parle un langage hybride. Littéralement. Elle embarque le système de la Civic e:HEV : un moteur 2.0 L atmosphérique, deux moteurs électriques, environ 184 chevaux. Pas de performance brute en ligne de mire. Mais une efficacité surprenante en ville et une tenue de route vive sur les petites routes.
Une fausse boîte de vitesses qui crée le débat
Voilà sans doute le point le plus commenté. Honda n’a pas intégré de transmission manuelle. À la place, le constructeur propose un mode “S+ Shift” qui simule les sensations d’une boîte mécanique.
Oui, il s’agit bien d’une simulation. Changements de rapports artificiels, sons de moteur modulés, vibrations ajustées. Tout est fait pour donner l’illusion. Un théâtre embarqué ? Clairement. Mais un théâtre bien mis en scène.
Et le résultat fonctionne. Ce mode parvient à restituer une part de plaisir disparu, sans pour autant vous faire regretter l’absence d’embrayage. Pour les puristes, c’est une trahison. Pour les autres, c’est un jeu. Et un jeu plutôt bien conçu.
Une architecture sérieuse derrière un style décalé
Sous la silhouette effilée de la Prelude, on retrouve une plateforme éprouvée, rigide et bien équilibrée. L’essieu avant a été élargi pour améliorer l’adhérence, et le train arrière conserve une conception rigide. Résultat : la voiture reste très stable, même en conduite dynamique.
La direction, un peu légère à basse vitesse, gagne en consistance quand le rythme augmente. L’ensemble donne un comportement fluide, réactif, jamais brusque, toujours lisible. Ce n’est pas une arme de piste, mais un coupé plaisant, expressif, avec une signature dynamique propre.
Les suspensions adaptatives jouent un rôle central. Elles corrigent la posture de la voiture en temps réel, avec un dosage précis. Ce n’est ni flou, ni brutal. C’est maîtrisé.
Vers une montée en puissance d’ici 2026 ?
La Prelude actuelle ne serait que le début. Des rumeurs évoquent une version Type S d’ici fin 2026. Au programme : environ 300 chevaux et une transmission intégrale électrique. Une montée en gamme logique pour un modèle qui cherche à s’inscrire dans une nouvelle génération de coupés plaisir électrifiés.
Et ce n’est pas tout. Une Type R serait en gestation pour 2027. Avec une approche plus radicale, plus musclée. Objectif : faire taire les critiques qui regrettent le manque de sensation mécanique. Si Honda parvient à transposer l’ADN Type R dans cette architecture hybride, les amateurs pourraient être surpris.
Une proposition décalée… et assumée
Cette Prelude n’est pas une sportive à l’ancienne. Ce n’est pas une voiture de puristes. C’est un objet hybride au sens large : entre coupé plaisir et technologie contemporaine, entre performance mesurée et sensation recréée.
Elle s’adresse à une cible double : ceux qui sortent d’une Model 3 sans émotion, et ceux qui se souviennent d’avoir rêvé devant une NSX.
À retenir
- Retour d’un nom mythique : la Prelude fait son come-back après 20 ans d’absence.
- Motorisation hybride : 2.0 L + deux moteurs électriques, pour environ 184 chevaux.
- Mode S+ Shift : simulation de boîte manuelle avec sensations recréées.
- Châssis rigide, suspensions adaptatives : une base technique sérieuse.
- Versions sportives attendues : Type S et Type R prévues entre 2026 et 2027.