750 milliards de dollars. C’est le montant faramineux de l’accord fraîchement signé entre les États-Unis et l’Union européenne.
Cela représente 642 milliards d’euros et derrière ce chiffre, un petit détail pourrait bien avoir des effets très concrets sur le prix et l’arrivée de votre prochaine voiture européenne… surtout si elle est fabriquée en Allemagne ou en Suède.
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Moins de taxes à l’import : un bon signal pour l’automobile européenne
C’est l’un des volets les plus attendus de l’accord : les droits de douane sur les véhicules européens importés aux États-Unis vont être abaissés à 15 %. Jusque-là, certains modèles européens pouvaient être taxés à hauteur de 27,5 % en entrant sur le marché américain. Le nouveau taux, bien qu’encore élevé par rapport à l’ancien standard autour de 5 %, reste un compromis salutaire.
Concrètement, cela pourrait permettre à des modèles comme les BMW X5, Volvo XC90 ou Audi Q8 — souvent assemblés en Europe — d’être mieux positionnés en prix face à la concurrence locale. Et pour les constructeurs qui misaient sur l’électrique haut de gamme pour s’imposer aux États-Unis, c’est une opportunité stratégique.
Tesla, BMW, Volvo : qui en profite vraiment ?
Tous les constructeurs européens ne sont pas concernés de la même manière. Voici un aperçu rapide des marques et modèles qui pourraient tirer avantage du nouvel accord :
Marque | Modèles concernés | Site de production | Impact potentiel |
BMW | X5, X6, Série 7, iX, i5 | Allemagne | Tarifs abaissés sur les modèles exportés vers les USA |
Volvo | XC60, XC90, EX90 | Suède | Meilleure compétitivité sur le segment des SUV |
Audi | Q4 e-tron, Q8, A6 e-tron | Allemagne | Coup de pouce bienvenu sur un marché déjà concurrentiel |
Mercedes-Benz | Classe E, EQE, EQS | Allemagne | Réduction des coûts à l’export sur le haut de gamme |
Porsche | Taycan, Macan EV | Allemagne | Plus de marge ou prix plus attractif aux États-Unis |
Du côté américain, Tesla pourrait bénéficier indirectement : en renforçant ses liens avec l’Europe, l’entreprise sécurise ses échanges de composants critiques (comme les batteries ou les semi-conducteurs) tout en conservant sa place de leader local.
Au-delà des voitures : un deal géopolitique aux multiples effets
Ce traité ne concerne pas que l’auto. L’UE s’est engagée à acheter du gaz, du pétrole, des combustibles nucléaires et des semi-conducteurs américains pour un total de 750 milliards de dollars. Un volume qui vise clairement à réduire la dépendance énergétique à la Russie tout en renforçant les liens transatlantiques. Dans le même temps, l’Europe va investir massivement aux États-Unis : 600 milliards de dollars (515 milliards d’euros) injectés dans l’industrie, dont une partie pourrait atterrir dans les usines de batteries, les infrastructures de recharge ou les sites de production automobile.
Un coup de pouce bienvenu pour l’industrie européenne
Ce nouvel accord commercial permet aux marques européennes de souffler un peu. En allégeant les droits de douane, il devient enfin possible de proposer des voitures européennes à des tarifs plus compétitifs sur le marché américain. Un levier stratégique important face à la montée en puissance des constructeurs chinois, souvent avantagés par des coûts plus bas.
Ce qu’il reste à négocier : l’acier, l’aluminium… et les quotas
Attention, tout n’est pas encore scellé. Les droits de douane sur l’acier et l’aluminium restent bloqués à 50 %. Et certains quotas sur les volumes de véhicules pourraient encore être renégociés dans les mois à venir. Pour l’instant, l’accord concerne principalement les véhicules particuliers et certains utilitaires légers. En parallèle, des efforts sont prévus pour réduire les « barrières non tarifaires », ces petits obstacles réglementaires qui ralentissent l’homologation ou la distribution de certains modèles. Là encore, si cela se confirme, cela pourrait accélérer l’arrivée de certains véhicules européens aux USA — ou faciliter l’export de voitures électriques américaines vers l’Europe.
Ce que vous devez retenir de l’accord USA-UE…
- Le nouvel accord USA–UE abaisse à 15 % les droits de douane sur les voitures européennes exportées vers les États-Unis.
- BMW, Mercedes, Audi et Volvo pourraient en profiter pour renforcer leur présence outre-Atlantique.
- L’Europe s’engage à acheter 750 milliards de dollars d’énergie et composants américains, renforçant ses liens avec les États-Unis.
- Certains détails restent en suspens : acier, quotas, barrières réglementaires.
Derrière ces annonces diplomatiques, des conséquences bien concrètes pourraient se faire sentir dans les concessions, sur les fiches de prix, et dans la manière dont les marques planifient leurs futurs modèles. À suivre de près.
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