24 février 1983. Une date importante pour la marque au Lion. Ce jour-là Peugeot lançait la 205. La citadine allait marquer son époque et donner un sacré coup de jeune à Peugeot. Sa carrière aura duré 15 ans et elle aura été produite à plus de 5 millions d’exemplaires. Mais il n’est pas rare d’en croiser encore sur les routes.
Tout au long de cette année le constructeur va célébrer les 40 ans de ce qu’il était convenu d’appeler un « sacré numéro » Expression devenue argument publicitaire pour celle qui fut une citadine plutôt sage, un cabriolet amusant, une sportive abordable à tout un chacun et surtout une redoutable voiture de rallye tant sur routes que sur les pistes du Dakar (le vrai !)
Comme on se plaît à le dire chez Peugeot, l’histoire d’une automobile est souvent d’abord l’histoire des hommes et des femmes qui l’ont imaginée. L’histoire de la 205 est indissociable de celle de Jean Boillot, membre du directoire à la fin des années 70. C’est lui qui, dans une période difficile pour l’entreprise, porte l’ambitieux projet d’une nouvelle petite voiture qui sera bien plus qu’une citadine, une voiture polyvalente, à l’aise en ville comme sur la route, capable de transporter une petite famille, et tout cela en restant abordable financièrement… bref, une automobile bonne à tout faire.
Alors que la plupart des modèles de la marque étaient dessinés par l’Italien Pininfarina, ce sont des stylistes maison piloté par Gérard Welter qui gagne la compétition organisée en interne, avec un design beaucoup plus moderne et fluide (Pininfarina se « consolera » en concevant la 205 cabriolet).
Le premier petit diesel performant
Techniquement, la 205 marque l’entrée de Peugeot dans l’ère moderne : compacte mais spacieuse, pratique avec son hayon, performante et économique à la fois, adaptée à tous les usages… C’est notamment la première voiture de la marque à adopter des barres de torsion à l’arrière, afin de dégager davantage d’espace dans l’habitacle. C’est aussi la première voiture à recevoir la nouvelle famille de moteurs XU, notamment le XUD7, un quatre cylindres 1 769 cm3 de 60 ch, qui fait de la 205 la première petite voiture française diesel et surtout le premier petit modèle diesel à offrir des performances équivalentes à celles de ses homologues essence, mais avec des consommations bien moindres (3,9 l/100 km en moyenne).
De 45 à… 200 chevaux !
La 205 sera la première petite Peugeot à recevoir une gamme aussi large et variée de moteurs – de 45 à 200 chevaux ! – et une boîte automatique, option rare à l’époque sur le marché. Dès son lancement en 1983, elle est proposée en quatre motorisations essence et un diesel. Dès l’année suivante, la gamme s’enrichit des mythiques GTI et Turbo 16, ainsi que de la carrosserie 3 portes. Suivront une multitude de déclinaisons, des plus abordables comme la Junior de 1986 avec ses sièges en « jean », jusqu’aux plus chic comme les Lacoste ou Gentry.
Quand la publicité invente le « sacré numéro »
Dès 1983, la 205 bénéficie d’un marketing à la hauteur de ses qualités. Dès le lancement, l’invention du surnom « Sacré numéro » frappe les esprits. Les créations publicitaires qui l’utiliseront seront efficaces et bien dans l’air du temps, tel le célèbre film où la 205 est poursuivie et bombardée sur un lac gelé par un avion militaire, dans une ambiance très « James Bond ». Un spot réalisé par Gérard Pirès qui signera quelques années plus tard le célèbre long métrage Taxi, dont la vedette sera une 406. On ne se refait pas…