On s’en doutait un peu ; maintenant c’est officiel… avec effet immédiat. Le bonus écologique accordé aux acheteurs d’un véhicule électrique (V.E) fond comme neige au soleil. A titre d’exemple, les ménages les plus modestes pouvaient jadis espérer 7 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique. Ce sera désormais 4 000 euros pour ceux dont le revenu fiscal ne dépasse pas 16 300 euros ; 3 000 pour ceux qui ne dépasseront pas 26 200 euros et 2 000 euros pour les autres. Une mesure qui ne vaut que pour les véhicules électriques de moins de 47 000 euros. Ce coup de massue s’explique par un gros dépassement de l’enveloppe budgétaire 2024, prévue pour 1,5 milliard d’euros. En 2025, cette enveloppe sera réduite à 700 millions d’euros.
Des concessionnaires qui font la grimace
C’est que, vous l’avez compris, le Gouvernement a besoin de sous. Beaucoup de sous ! On fait les comptes et donc les fonds de tiroirs partout où c’est possible pour récupérer le moindre fifrelin. D’aucuns annoncent même que le bonus pour les scooters et motos électriques serait supprimé. Y’a pas de petites économies vous dis-je !!
Des économies… sous forme de perte de chiffres d’affaires, d’autres vont en faire plus vite que prévu. Eux qui comptaient sur la fin de l’année pour engranger les commandes de VE avant la mise en application de cette baisse de bonus annoncée initialement pour 2025 n’ont plus qu’à faire leurs comptes. Chez les concessionnaires les grimaces sont d’actualité, notamment ceux qui n’ont que des VE à proposer et dont les marques poussées par les décisions européennes ont fait le pari de l’électrique, notamment chinoises.
Vers un effondrement du marché de l’électrique ?
D’autres plus pragmatiques sont sans doute moins inquiets puisqu’ils représentent des marques n’ayant pas mis tous leurs œufs dans le même panier électrique. Et ils peuvent donc orienter le chaland vers les bons vieux modèles thermiques ou les hybrides. Le temps que l’orage économique passe (?)
Mais, surtout, ce coup de rabot gouvernemental du bonus écologique envoie un message contradictoire aux automobilistes qui s’apprêtaient à franchir le pas vers le VE. Des véhicules dont les ventes sont en baisse par rapport à 2023, année de forte croissance où VE et hybrides représentaient quasiment 500 000 exemplaires. Une démarche qui fait craindre un effondrement des ventes puisque les automobilistes vont « aussi » faire leurs comptes avant de se lancer ou pas dans l’aventure électrique. A ce propos, nos confrères d’Ouest France croient savoir que l’Ursaff va faire la chasse aux entreprises qui permettent à leurs salariés électrifiés de recharger leur véhicule quand ils sont au boulot !
Enfin, cette décision va à l’encontre de toute considération écologique. Moins de VE en circulation c’est plus de thermiques sur les routes et donc plus de pollution. Mais ça c’est une autre histoire. Sauver un budget vaut bien de s’asseoir sur la cause environnementale ! Les Verts apprécieront !
Alain Vouhé