La statistique fait tiquer : selon une récente étude de carVertical en Europe, le marron affiche le taux d’implication le plus élevé dans les accidents automobiles.
Ce n’est ni un biais d’impression, ni une vieille croyance : les dernières données issues de millions de rapports révèlent un signal qu’il serait imprudent d’ignorer. Voyons ce que cela dit de la visibilité, des comportements… et de la façon de choisir (ou d’utiliser) la bonne couleur au quotidien.
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Quelle couleur de carrosserie est la plus accidentogène ?
L’étude carVertical 2024, réalisée sur plus d’un million de véhicules immatriculés en Europe, met le marron en tête des teintes les plus souvent associées à des dommages déclarés. Le noir et le jaune suivent de très près. À l’inverse, le blanc et l’orange se distinguent par des taux plus faibles d’implication.
Couleur | Part de véhicules accidentés* |
Marron | 53,1 % |
Noir | 51,2 % |
Jaune | 50,0 % |
Vert | 49,8 % |
Bleu | 49,6 % |
Rouge | 45,5 % |
Gris | 46,2 % |
Orange | 41,9 % |
Blanc | 41,1 % |
*Part de véhicules présentant un historique de dommages relevé dans la base étudiée (Europe, 2024).
Ces tendances ne surgissent pas dans le vide. Au Royaume-Uni, des agrégateurs d’assurance observent des sur-représentations pour certaines couleurs vives et sombres. Et côté science, l’étude de référence de l’université Monash (850 000 accidents analysés) pointe un risque accru avec le noir, particulièrement quand la lumière baisse.
Visibilité : le rôle décisif du contraste
Pourquoi le marron ressort-il autant ? Principalement pour une question de contraste.
- Camouflage environnemental : sur chaussée foncée, terre humide, feuillages d’automne, un véhicule marron se confond visuellement avec son décor. Le regard des autres conducteurs l’accroche plus tard.
- Absorption lumineuse : les teintes sombres renvoient peu de lumière. À l’aube, au crépuscule ou sous un ciel chargé, la silhouette ressort peu dans le champ visuel.
- Contextes météo : pluie, brouillard, neige souillée par le trafic… Dans ces conditions, la lisibilité d’une carrosserie sombre chute, et le temps de réaction des conducteurs autour s’allonge.
Autrement dit, la couleur agit comme une aide — ou un frein — à la détection précoce. Sur route ouverte, ces dixièmes de seconde gagnés au repérage font toute la différence.
Jaune, rouge : quand la psychologie s’invite dans les chiffres
Surprise : le jaune figure aussi parmi les taux élevés. L’explication dépasse la pure visibilité.
- Profil d’usage : ces teintes attirent des automobilistes qui aiment se démarquer. Les assureurs notent parfois des conduites plus dynamiques dans ces segments, souvent associés à des versions sportives.
- Contexte lumineux : lumière rasante, façades claires, signalisation multicolore… Même une teinte vive peut perdre du contraste selon l’environnement.
Reste une constante : les couleurs neutres et claires (blanc, certaines nuances d’orange) conservent une signature visuelle très lisible dans la plupart des situations.
Que faire si vous roulez en marron ou en noir ?
Changer de voiture n’est pas la seule option. Quelques réglages et habitudes augmentent aussitôt votre présence visuelle :
- Éclairage : laissez les feux de jour activés en permanence, vérifiez leur intensité et leur propreté ; privilégiez des optiques performantes et bien orientées.
- Contraste ajouté : jantes claires, coques de rétros contrastées, liserés réfléchissants sur porte de garage/entrée de cour pour des départs plus sûrs de nuit.
- Entretien : un vernis propre renvoie mieux la lumière. Les carrosseries sombres ternies « absorbent » visuellement la route.
- Conduite : anticipations franches (clignotants à distance, positionnement dans la voie), vitesse adaptée sous pluie/brouillard — la couleur aide, la lisibilité de vos intentions fait le reste.
À noter : en France, la teinte n’entre pas dans le calcul de prime d’assurance depuis des décennies. Les équipes actuarielles analysent néanmoins ces corrélations pour la prévention et la compréhension du risque.
Acheter bientôt : comment choisir intelligemment
Vous hésitez entre deux couleurs ? Pensez usage réel plutôt que show-room :
- Trajets périurbains et autoroute : le blanc reste la référence en lecture visuelle.
- Trajets mixtes, météo changeante : l’orange et certains gris clairs offrent un excellent compromis entre style et repérabilité.
- Milieux boisés ou chaussées sombres : privilégiez une teinte claire ou métallisée qui « décroche » mieux dans l’environnement.
Et si votre coup de cœur va vers une teinte sombre, compensez par des packs éclairage efficaces et des aides actives bien paramétrées (alerte angle mort, feux auto, caméra 360°).
Ce que vous devez retenir de la couleur la plus accidentogène…
- Les données 2024 en Europe placent le marron en tête des teintes les plus impliquées dans les historiques d’accidents, devant le noir et le jaune.
- La visibilité prime : contraste, éclairage et météo expliquent une grande part des écarts observés.
- La psychologie des couleurs joue aussi : certaines teintes attirent des usages plus « vifs ».
- Le blanc et l’orange ressortent par leur lisibilité, utiles pour une sécurité active au quotidien.
Concrètement, la couleur n’est pas qu’une affaire de style. C’est un véritable choix de sécurité active : en la pensant comme un équipement, vous gagnez des secondes de visibilité — et ces secondes valent de l’or sur la route.
Source : carVertical
Crédit photo : © Freepik