Vaste question à laquelle il n’est pas simple de répondre. La raison voudrait que, face à la pollution due aux rejets des véhicules en tous genres, on se dirige vers une mobilité plus vertueuse. Des travaux sont en cours. Il faudrait que les chercheurs disposent d’un peu plus de temps, mais l’UE en a décidé autrement. La voiture électrique est à ses yeux la seule solution pour sauver la planète.
Qui dit voiture électrique sous-entend des centaines de kilos de métaux à extraire du sous-sol. Des opérations très émettrices de CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre. Au moment de sa production, une voiture électrique émet en réalité deux fois plus de gaz à effet de serre qu’une voiture thermique – une affirmation qui fait aujourd’hui consensus. Même si une fois sortie des chaînes de fabrication, elle ne pollue pas, ou presque pas . Reste qu’ensuite il faut recharger leurs batteries en électricité dont la production est « au mieux » assurée par le nucléaire et dans le pire des cas l’énergie fossile comme le charbon.
Pour revenir aux batteries, il est bon de savoir que leur La production se déroule en plusieurs étapes dont la première est l’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication des cellules : lithium, nickel, cobalt dont l’extraction suscite de nombreuses questions sur les conditions humaines, aluminium ou encore manganèse. Sans oublier du cuivre en grande quantité pour fabriquer les connectiques. A titre d’exemple pour une batterie de Renault Zoe, il faut compter 7 kilos de lithium, 11 kilos de manganèse, 11 kilos de cobalt et 34 kilos de nickel. Au total, pas moins de 63 kilos de métaux… Arrêtons-nous simplement aujourd’hui sur le lithium.
Le lithium existe à l’état solide ou liquide
A l’état solide pour l’extraire le lithium des roches, il faut les broyer avant de mélanger avec de l’eau. La pâte ainsi obtenue sera placée dans un réservoir où « de l’air insufflé permet de séparer le lithium de la roche. Après filtration, la poudre de lithium obtenue est encore raffinée. Pour cela, elle est chauffée à une température pouvant atteindre jusqu’à 1000 degrés. Des produits chimiques et de l’eau sont ensuite ajoutés avant filtrage » explique dans un article de 2020 la revue spécialisée Minerals Engineering. Qui ajoute que le processus, qui prend entre un et deux mois, est coûteux du fait de sa forte consommation énergétique. En outre, l’utilisation d’eau et de produits chimiques la rend peu respectueuse de l’environnement.
A l’état liquide le lithium se récupère dans la saumure située dans les profondeurs des « salars », ces déserts salés d’Argentine de Bolivie ou du Chili. Pour l’extraire, il faut pomper la saumure des profondeurs puis la placer dans des bassins de décantation pour que l’eau s’évapore. Une fois les sels solidifiés, ils vont tomber au fond des piscines après « 12, 14 ou 16 mois » en fonction des conditions climatiques, explique à l’AFP Corrado Tore, hydrogéologue de l’entreprise chilienne de lithium SQM. La solution aqueuse obtenue est ensuite transférée vers une autre usine, d’où sortira après filtration et ajout de produits chimiques du carbonate de lithium et, dans certains cas, de l’hydroxyde. Bien que moins onéreuse que l’extraction minière dont un projet existe dans le massif central en France ou au Portugal, cette méthode d’extraction est également lente et surtout consommatrice de grandes quantités d’eau. Ce qui peut, avec les changements climatiques, être à l’origine de graves crises.