Pour les moins de 40 ans NSU ne représente rien. Mais pour les plus vieux ces trois lettres sont étroitement associées à Prinz ; un modèle construit au début des années 60 pour le grand public (1 000, 1 100 et même 1 200 cm 3) et qui occupa, dans ses versions préparées TTS, les lignes de départ des courses de côtes ou des rallyes régionaux. Avant de sombrer dans l’oubli, NSU fut absorbé par VW et, pour faire simple, associé à Auto-Union ancêtre d’Audi.
Mais foin du passé. L’avenir appartient aux ambitieux dit-on et du côté d’Audi les apprentis de la marque aux quatre anneaux ne manquent pas d’idées. La dernière en date est même époustouflante. Exhumer une NSU Prinz 4 pour lui greffer un groupe motopropulseur utilisant des composants de l’Audi e-tron et de l’Audi Q7 TFSI e quattro. Son nom : EP4 (Le « E » signifiant entraînement électrique et le « P4 » NSU Prinz 4). En clair : remplacer le moteur à essence bicylindre de 30ch (22 kW) d’origine par un moteur électrique de 240ch (176 kW). Explications techniques.
« Nous voulions construire une voiture qui soit non seulement rapide et esthétique, mais qui honore également le 150ème anniversaire du site », explique Dean Scheuffler, apprenti mécanicien automobile chez Audi à Neckarsulm. Le point de départ idéal : une NSU Prinz 4 construite en 1971, qui avait été retirée de la circulation pendant des décennies jusqu’à sa résurrection en janvier 2023.
Mais la route a été longue. Tandis que les spécialistes en herbe de la carrosserie légèrement rouillée et de la peinture s’attaquaient au châssis et à l’extérieur de la voiture classique, les futurs mécaniciens automobiles se sont attelés au groupe motopropulseur, à la batterie et à la suspension.
La batterie a été installée sous le capot avant, à la place du réservoir d’essence de la Prinz. La machine électrifiée respire de l’air de refroidissement par une large prise d’air située au bas du pare-chocs, tandis que la chaleur peut s’échapper par une grande ouverture dans le capot avant. Le hayon améliore également le refroidissement et peut être fixé en position semi-ouverte. Il révèle ainsi le moteur électrique et rappelle les voitures de course historiques basées sur la sportive NSU Prinz 1000. Alors qu’à l’époque, une rangée d’entonnoirs de carburateur ouverts donnait aux spectateurs des indices sur les intentions sportives de ces voitures, l’EP4 affiche désormais son moteur électrique.
Pour les apprentis, il était clair que leur EP4 devait montrer fièrement qu’il avait commencé sa vie en tant que NSU Prinz. Les éléments historiques ne se limitent donc pas aux feux avant et arrière. La carrosserie des années 1970 a également conservé ses lignes d’épaule et de toit caractéristiques.
Le bond en avant des performances a nécessité d’importantes modifications du châssis et de la carrosserie. Un plancher modifié provenant d’une Audi A1, y compris les freins et les essieux, constitue la base. Les apprentis ont monté la carrosserie considérablement modifiée et élargie sur le dessus. Les ailes musclées sont incontestablement athlétiques. Ils les ont conçues avec le soutien d’Audi Design et les ont concrétisées grâce à l’impression 3D. De larges roues sont placées sous les ailes. Grâce à des pneus modernes et performants, elles offrent l’adhérence nécessaire lors des accélérations et des virages sportifs.
Dans toutes les étapes de réalisation de ce concept, les stagiaires ont mis en pratique les connaissances qu’ils ont acquises au cours de leur formation. Ils ont par exemple, en plus de la propulsion électrique, utilisé l’impression 3D, une deuxième technologie d’avenir. La fibre de carbone, bien connue dans le sport automobile, a également été utilisée pour le capot avant.
Enfin, les stagiaires ont pu bénéficier de conseils et d’un soutien précieux de la part du service de développement technique d’Audi à tout moment. De cette manière, ils ont automatiquement appris beaucoup de choses sur les processus d’Audi et ont fait la connaissance de divers experts d’autres branches de l’entreprise.