Giralda, Alcazar, place d’Espagne, jardin du Murillo, Maestranza, Triana et son musée de la céramique ; Séville ne manque pas de monuments ou de curiosités et l’Histoire y tutoie parfois le contemporain, à l’image du « Parasol » situé en bordure de la vieille ville. Autant de lieux et bien d’autres encore, à découvrir durant la journée, à condition d’aimer marcher, avant de faire connaissance avec la culture andalouse et son flamenco. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre et tous les deux ont entre autres trouvé refuge au musée du « baïle flamenco ». Là, dans une rue étroite du quartier de Santa Cruz, à quelques pas de la « Plaza Alfalfa », l’imposante demeure se propose de faire découvrir à travers une exposition interactive, l’histoire et les origines diverses de cet art lointain qui s’est transmis au fil des générations. Après quoi, il est possible d’assister à une représentation donnée par des artistes professionnels. Sur la scène, après une brève présentation, chanteurs musiciens et danseurs donnent un bel aperçu de leur talent… et parfois la chair de poule, tant on est pris par le spectacle.
Après toutes ces émotions, rien de mieux que de poursuivre la soirée dans un des nombreux bars à tapas qui s’ouvrent aux amateurs du genre. De La Escalona, place Alfalfa, où on peut déguster des… côtelettes de lapin (absolument !), au Rinconcillo (le plus vieux bar de Séville) qui propose d’excellentes fritures.. les adresses ne manquent pas et ont toutes leurs spécialités. Au delà des habituelles assiettes de charcuterie, « patatas bravas ou ali-oli qu’on trouve partout. Le tout arrosé d’un cru bien charpenté… à boire avec modération (bien-sûr!)
Et la soirée peut (doit ?) se prolonger à la Carboneria, dans ce lieu atypique, où là encore, le flamenco résonne. L’endroit ressemble plus à un hangar qu’à une salle de spectacle. Des grandes tables et des bancs un peu « tape-cul » trônent dans ce grand espace couvert. Asseyez-vous, regardez, écoutez et si le cœur vous en dit, sirotez un mojito, par exemple.
Après quoi, il sera l’heure de rejoindre votre location ou votre hôtel pour un repos réparateur avant de poursuivre dès le lendemain la découverte de la capitale andalouse.
Alain Vouhé
Musée du flamenco : 3 calle Manuel Rojas Marcos (il est prudent de réserver : 25 euros le spectacle/personne). Carboneria : 21 calle Cespedes. El Rinconcillo : Calle Tavera (réservation conseillée, sinon l’attente peut être très longue). La Escalona : Plaza Alfalfa.
Italica : l’ancienne Séville ?
Si le temps le permet, une visite s’impose sur le site d’Italica, vaste étendue qui abrite les ruines d’une villa romaine édifiée en 260 av JC par Scipion l’Africain. Sur la rive droite d’un fleuve qui, avant d’être nommé Guadalquivir, s’appelait Betis (un nom qui devrait chanter aux oreilles des supporters du fameux club de foot sévillan). Là, sur plusieurs hectares, une citée romaine a été érigée avec ses larges rues pavées, un amphithéâtre, une boulangerie, des thermes ou encore des latrines publiques. Plusieurs générations ont vécu dans cette cité aux règles d’urbanisme d’avant-garde, avant qu’elle soit abandonnée peu après, à la fin de l’empire romain. Démolie (ses pierres ont été réutilisées par ailleurs, notamment à Santiponce) celle que les contemporains du VIIe siècle appelaient Sevilla la Vieja (la Vieille Séville) est tombée dans l’oubli. Jusqu’à il y a quelques dizaines d’années où des fouilles ont été entreprises pour remettre ses vestiges au jour et permettre un pas dans l’Histoire.