« 40 millions d’automobilistes » s’énerve contre les voitures radar et leur « privatisation ». Alors que les contrôles de vitesses se multiplient sans apporter la moindre amélioration en matière de sécurité routière, mais remplissent les caisses, l’Etat envisage de généraliser cette mesure sur l’ensemble du territoire.
Petit rappel : ces voitures radar ont commencé à sillonner la France ou à « planquer » à l’abri des regards en 2013. Les forces de l’ordre étaient alors chargées de les conduire. Jusque-là … pas de problème. Mais deux ans plus tard, le Comité interministériel de la Sécurité routière (CISR) a décidé de confier la mission à des sociétés privées. Sans doute parce que du côté des mêmes forces de l’ordre, les dotations en carburant étaient limitées. Le dispositif a d’abord fait l’objet d’une expérimentation en Normandie, puis a été étendu à de très nombreuses régions. Il a maintenant vocation à être déployé sur tout le territoire national dans les prochains mois.
Des critiques récurrentes…
Mais depuis son lancement, cette externalisation de la conduite des voitures radar fait l’objet de nombreuses critiques. Des points précis ont été dénoncés et cette « démission » des pouvoirs publics au profit du privé interroge. Opacité des marchés publics passés avec les sociétés privées, défaillances à répétition des véhicules, comportement malhonnête de certains chauffeurs et faiblesse du contrôle de l’Etat …
Face à ce « flou » entretenu par l’Etat, l’association « 40 millions d’automobilistes » se tourne vers la Cour des comptes et lui demande de se pencher sur ce « dossier, qui touche la vie quotidienne d’un très grand nombre de Français et mobilise beaucoup d’argent public ».
… Et de nombreuses interrogations
Selon « 40 millions d’automobilistes » une évaluation de l’externalisation de la conduite des voitures radar permettrait, pour la première fois, de faire la lumière sur, entre autres, les conditions de passation des marchés publics conclus avec les sociétés privées ; les garanties prévues par l’Etat pour assurer la bonne exécution des tâches confiées à ces sociétés ; les modalités de recrutement des chauffeurs et leur formation ; la réalité du contrôle exercé par l’Etat ; le nombre de véhicules déployés et leur taux d’utilisation ; le coût financier du dispositif pour les contribuables ou encore le montant du produit des amendes perçues par l’Etat.
Cette évaluation est d’autant plus nécessaire, précise enfin l’association, que le Gouvernement refuse de faire la transparence sur le sujet, en dépit des multiples demandes formulées par les parlementaires, et qu’il s’apprête à déployer le dispositif sur tout le territoire français.
Comme pour les ralentisseurs illégaux, « 40 millions d’automobilistes » ne baisse donc pas les bras. Après avoir saisi le Conseil d’Etat, elle vient de poster une contribution en ce sens sur le site de participation citoyenne de la Cour des Comptes. Mais attention, le recueil des soutiens se fait jusqu’au 22 octobre seulement !
Quelles sont les voitures radar ?
De son côté la LDC « Ligue de défense des conducteurs » en rajoute une couche et dénonce (un article publié dernièrement par l’Alsace s’en fait l’écho) les conditions de travail des conducteurs de ces voitures radar. Certains (photo à l’appui) se seraient assoupis au volant, entraînant des collisions. D’autres, malhonnêtes, rouleraient volontairement en dessous de la vitesse réglementée pour obliger les automobilistes à doubler et ainsi les piéger. D’autres enfin dénoncent le mauvais état des voitures qu’ils conduisent.
Il faut en effet garder à l’esprit que du fait de leur privatisation, les voitures radar sont, chiffre d’affaires oblige, avant tout des pompes à fric. Les conditions de travail des conducteurs et l’état des véhicules passent évidemment au second plan. Il est effectivement temps que de véritables contrôles menés par les pouvoirs publics soient mis en place.
Une voiture radar est un véhicule lambda donc indétectable au premier abord (type Peugeot 208, Renault Mégane, Renault Kangoo, Dacia Sandero, VW Passat, Skoda Octavia, Seat Leon….entre autres). Elle contrôle la vitesse dans les deux sens, à l’arrêt ou en roulant. Et s’il est généralement trop tard pour ralentir lorsque vous la croisez et apercevez un gros appareil sur le tableau de bord, à l’arrière en revanche, la présence d’un dispositif de contrôle est plus facile à détecter pour éviter de se faire piéger.