Voilà, c’est fait ! Le Conseil d’Etat vient de rendre son avis : la plupart (plus de 400 000) des ralentisseurs et autres dos d’âne, implantés dans l’hexagone ne sont pas dans les clous. En fait l’institution n’a pas eu de mal à donner son avis puisqu’elle s’est référée au décret N°94-447 de 1994 dont les consignes sont on ne peut plus claires (*) A ce stade l’info aura de quoi faire plaisir aux associations de défense des automobilistes et des riverains qui voient là l’aboutissement de leur démarche. Sauf qu’en France « on ne détruit pas un ouvrage public, même mal implanté ». Le Conseil d’Etat, dans sa sagesse à peine hypocrite, considère l’illégalité de la chose mais ne demande pas la destruction des « ouvrages » hors-norme.
Des équipements souvent dangereux
Fermez le ban, circulez il n’y a rien à voir. Les élus concernés par cette décision peuvent dormir tranquilles, ils n’auront rien à débourser. Malgré des dos d’âne trop hauts, des rampants trop abrupts, des coussins berlinois glissants (pourtant interdits depuis 2009) … qui sont tout autant de risques pour les automobilistes, motards et cyclistes qui s’y heurtent. L’association « 40 millions d’automobilistes » a d’ailleurs porté le fer en son temps, précisant : « combien d’usagers se plaignent des inconforts (notamment au niveau du dos) que provoquent ces ouvrages lorsqu’ils sont réalisés en dépit de toutes les normes ? Des ambulanciers nous ont également déjà témoigné qu’il s’agissait d’un calvaire pour le transport de certains patients »… « si ce type d’aménagement peut être utile, son installation sur les routes ne doit pas être systématique et, surtout, doit TOUJOURS se faire en conformité avec les normes et la législation qui l’encadrent ».
Des élus attendus au coin de la rue ?
Alors, vraiment tranquilles les élus ? Pas si sûr. Désormais, fortes de la décision du Conseil d’Etat, des victimes d’accident mettant ces ralentisseurs en cause seront fondées à porter plainte. Ce qui pourrait coûter bien plus cher qu’un peu de bitume pour atténuer une pente trop brutale !
Quoiqu’il en soit, dès aujourd’hui, ces mêmes élus devront maintenant respecter les normes d’installation ou demander un petit coup de main à Citroën qui financera peut-être de nouvelles installations. https://soupapes-et-bonnes-adresses.fr/nouveautes-tout-vous-saurez-tout/equipements/ralentisseurs-illegaux-citroen-a-la-rescousse/
Et comme le décret de 1994 est toujours en vigueur, nul doute que les usagers seront encore plus vigilants. Gare !
Alain Vouhé
(*) Quelles sont les normes d’implantation des ralentisseurs ?
L’installation des ralentisseurs est régie par un décret datant de 1994
- Il est interdit de placer un ralentisseur sur une chaussée où le trafic dépasse plus de 3000 voitures par jour.
- Il est interdit de placer un ralentisseur sur une chaussée où une ou plusieurs lignes de transports publics passent.
- La déclivité (pente de la route) ne doit pas être supérieure à 4 %.
- Les ralentisseurs ne doivent pas dépasser 10 centimètres de hauteur.
- Les ralentisseurs de type dos d’âne doivent avoir une longueur de 4 mètres.
- Les ralentisseurs de type trapézoïdal sont composés de deux pentes de 1 à 1,4 mètres et d’un plateau de 2,50 à 4 mètres (à 5% près). Voilà qui a le mérite d’être clair !