De tous temps Volvo a fait de la sécurité de ses véhicules, de leurs occupants et de leur environnement un leitmotiv. Et le constructeur suédois fait un pas de plus en utilisant des mondes virtuels réalistes générés par l’IA pour améliorer le développement de ses logiciels de sécurité, tels que les systèmes d’aide à la conduite (ADAS), le tout dans le but de créer des véhicules encore plus sûrs.
Volvo indique qu’il peut désormais synthétiser les données collectées par les capteurs de pointe de ses nouveaux véhicules, comme l’intervention du freinage d’urgence, l’assistance à la direction ou une intervention manuelle. Il est ainsi possible d’analyser, de reconstituer et d’étudier différemment les données collectées dans le monde réel pour mieux comprendre comment éviter les incidents grâce à une technique de calcul avancée appelée projection gaussienne, qui peut permettre de créer une grande quantité de scénarios et de sujets en 3D ultra-réalistes. L’environnement virtuel peut par exemple être manipulé en ajoutant ou en supprimant des usagers de la route et en modifiant les conditions de circulation ou les obstacles sur la route, afin de générer différents résultats.
Envisager les cas extrêmes
Cette technique permet au constructeur d’exposer son logiciel de sécurité à tout type de situations de circulation, à une vitesse et une échelle jamais atteintes auparavant. Il est maintenant possible de développer des logiciels qui fonctionnent bien également dans des « cas extrêmes » complexes, rares mais potentiellement dangereux et de réduire, de quelques mois à quelques jours, le temps nécessaire pour exposer le logiciel à ces cas extrêmes.
Volvo utilise des tests virtuels en parallèle de tests en conditions réelles pour la formation, le développement et la validation des logiciels, car ils sont sûrs, évolutifs et rentables. Les environnements virtuels sont développés en interne en collaboration avec Zenseact, une société d’IA et de logiciels fondée par Volvo Cars.
Ce projet fait partie d’un programme de doctorat destiné à amener les universités suédoises à explorer si les techniques de rendu neural seront intégrées dans de futures initiatives de sécurité.
Un historique pour améliorer la sécurité
Volvo Cars utilise depuis longtemps les données et les technologies de pointe pour améliorer la sécurité. Les données recueillies par l’équipe de recherche sur la sécurité ont joué un rôle crucial dans le développement et la mise à l’essai de certains des dispositifs de sécurité les plus importants au monde. Dans les années 1970, Volvo a commencé à exploiter les données pour améliorer la sécurité grâce à son équipe de recherche sur la sécurité. Dans les premiers temps, l’équipe arrivait sur les lieux des accidents avec des instruments de mesure permettant d’évaluer les traces de dérapage et d’autres indicateurs d’accident. Les données et les connaissances recueillies sur les accidents ont inspiré de nombreuses innovations permettant de sauver des vies, telles que le système anti-coup du lapin et le système de protection contre les chocs latéraux. Les nouvelles technologies de pointe nous permettent désormais d’utiliser les données de manière encore plus intelligente pour prévenir les situations à risque.
Intégration de la technologie NVIDIA
Volvo ajoute qu’il peut explorer des technologies telles que les projections gaussiennes grâce au lien récemment renforcé avec NVIDIA. La nouvelle génération de voitures 100 % électriques de Volvo Cars, basée sur la puissance de calcul accéléré NVIDIA, collecte les données de divers capteurs pour comprendre ce qui se passe dans et autour de la voiture. Une plateforme de supercalcul d’IA, alimentée par les systèmes NVIDIA DGX, contextualise ces données, dévoile de nouvelles perspectives et entraîne les futurs modèles de sécurité. Elle va permettre d’améliorer et accélérer le développement de l’intelligence artificielle. Cette plateforme de supercalcul fait partie d’un investissement récent de Volvo Cars et de Zenseact visant à créer l’un des plus grands centres de données dans les pays nordiques.