Pour les passionnés de cette marque italienne quelque peu tombée dans l’oubli depuis 2017 des noms viennent à l’esprit. Stratos, Delta HF ou 037 et pour les plus âgés encore on évoquera les Beta et Fulvia, entre autres. C’est que Lancia est riche d’un glorieux passé sportif. Mais pas que. Des modèles destinés au grand public ont également occupé le marché avec plus ou moins de succès. Alors, renaître sous les formes élégantes d’une Ypsilon est une gageure. Surtout quand celle-ci se veut 100% électrique, voire hybride. Lancia n’avait d’ailleurs pas d’autre choix que de franchir le pas en développant ce projet qui aboutira également à une version compétition. Mais c’est une autre histoire.
Une nouveauté tous les deux ans
Celle qui nous intéresse aujourd’hui est le premier élément d’une offensive commerciale qui verra apparaître un nouveau modèle tous les deux ans. Viendront donc la Gamma prévue pour 2026 puis la Delta en 2028. Lancia qui revendique son ADN sportif, prévoit d’intercaler une version dynamique baptisée HF de chaque nouveauté l’année suivante. Histoire de faire patienter le chaland.
La tache est d’ampleur, mais cette nouveauté semble avoir quelques arguments pour convaincre. Faisant plate-forme commune avec la 208 Peugeot, Stellantis oblige, l’italienne n’en est pas pour autant un clone comme Mitsubishi et Renault l’ont fait pour Colt et ASX. Dans ce cas précis, Lancia a modifié le châssis, élargi les voies et réinventé le style.
Décors rajeunis et matériaux durables
Celle qui se veut une citadine, voire une périurbaine d’à peine plus de 4 mètres de long, affiche clairement son caractère. Par sa ligne élégante tout d’abord avec une face avant et des flancs d’une douce fluidité tout juste stoppée par des feux arrière ronds et proéminents dont la forme renvoie à ceux de la mythique Stratos (l’ADN, on vous dit!) Par son style intérieur ensuite, notamment une planche de bord très (trop?) présente qui abrite un combiné d’écran de 20,5 pouces, et des selleries faites de velours de couleur qui apportent une touche résolument jeune à un ensemble pour lequel Lancia a utilisé des matériaux durables. Hélas, à ce stade, l’Ypsilon montre quelques faiblesses, notamment aux places arrière qu’on réservera aux enfants, à l’avant où le conducteur sera très vite gêné par la console centrale qui occupe un peu trop d’espace et malmène les genoux, et aux plastiques un peu « ship » et durs façon japonaise. Pour le Premium…
Un seul moteur pour l’hybride
On appréciera en revanche la taille du coffre qui, selon Lancia, propose un volume de 309 litres pour la version électrique et 352 pour l’hybride. Ce qui nous amène tout droit à dresser l’état des lieux dynamique de cette nouvelle Ypsilon. Mariée à Stellantis dont l’objectif est de tourner le dos au thermique à plus ou moins brève échéance, la marque italienne avance deux propositions. La première est 100% électrique avec un moteur de 156 chevaux associé à une batterie de 51 KW pour une autonomie de 403 km ; la seconde se veut hybride en associant un moteur essence d’1,2 litres de 100 chevaux à une assistance électrique de 48 volts permettant de parcourir de courtes distances sans avoir recours au thermique. Lancia part du principe et on peut le regretter qu’une seule proposition de 100 chevaux pour la version hybride est suffisante. Ce qui est le cas en ville où ce moteur fait parfaitement le job avec des consommations très raisonnables ; mais qui l’est moins lorsque l’Ypsilon s’aventure sur les routes et qu’elle évolue parmi les autres véhicules, sa consommation est alors plus importante. Et on ne vous parle même pas d’éventuels départs en vacances avec âmes et bagages. Une seconde proposition un peu plus puissante serait sans doute la bienvenue.
Comportement sain
En revanche, bien qu’à « Soupapes » l’électrique dans son état actuel ne soit pas notre tasse de thé…puisque que l’origine des batteries n’est pas encore vertueuse, on constate ici comme ailleurs, que ce choix de mobilité apporte un certain confort de conduite grâce au couple de ce moteur de 156 chevaux, présent à la moindre pression sur l’accélérateur.
A l’usage d’ailleurs, cette version électrique, tout comme sa sœur hybride, est dotée d’un comportement sain, qui ne suscite aucune critique si ce n’est le côté « caoutchouteux » de sa direction. Une sensation de flou qu’on ne ressent pas sur l’hybride au placement plus précis et qui inciterait à une conduite plus dynamique. Car bien que limité en puissance, son petit 3 cylindres fait preuve de vitalité tant il n’est pas handicapé par les 340 kg de la batterie que supporte la version électrique. Et, dans un cas comme dans l’autre, le niveau de confort et l’ambiance à bord sont de bon aloi. Lancia et ses techniciens ont fait en sorte que cette génération d’Ypsilon parte sur de bonnes bases.
L’avenir dira si la nouvelle Ypsilon fera mieux que son aînée vendue à plus de 10 000 exemplaires par an avant sa disparition du marché français en 2017. Reste qu’avec une différence de prix de plus de 10 000 euros entre l’hybride et l’électrique le client fera peut-être le choix de l’économie.
Alain Vouhé
Ce que vous devez savoir
Trois niveaux de finition
Ypsilon : Jantes alliage 16″ Quarzo ; feux automatiques Full Led et feux arrière avec inspiration Stratos, passages de roues texturés ; écran central tactile 10,25″ avec système d’infodivertissement SALA(*) ; apple CarPlay/AndroidAuto sans fil ; tablette multifonction ‘’Tavolino‘’ ; accoudoir avant ; climatisation automatique ; feux de croisement automatiques ; capteur de pluie ; régulateur de vitesse ; port USB-C avant ; démarrage sans-clé ; fixation isofix à l’arrière ; assistant de maintien dans la voie ; reconnaissance des panneaux de signalisation ; assistant de vitesse intelligent ; alerte de collision avant ; radar de stationnement arrière
Version LX : Jantes alliage 17″ Diamante ; passages de roue noir brillant;vitres arrière privatives ; éclairage d’ambiance 8 couleurs ; sièges Premium en velours gris anthracite ; logo Lancia sur les seuils de porte ; chargeur induction pour smartphone ; 2 ports USB-C ; rétroviseurs rabattables électriquement ; caméra avant et arrière ; radars de stationnement avant et arrière ; régulateur de vitesse adaptatif avec Stop&Go ; détecteur d’angles morts ; freinage d’urgence autonome avec détection des piétons et des cyclistes ; sélecteur de modes de conduite
Cassina (édition limitée) : Jantes alliage 17″ Diamante Scuro ; tablette multifonction ‘’Tavolino‘’ siglée Cassina ; siège conducteur chauffant et massant à 6 réglages électriques ; siège passager chauffant manuel à 6 positions ; sièges Premium en velours bleu Lancia ; tapis de sol spécifiquesEntrée sans clé (mains libres) ; conduite autonome de niveau 2
Six coloris
En série ou en option selon les niveaux de finitions : Bleu Lancia, gris granito, noir ardesia(ardoise), blanc marmo(marbre) oro, vert giade(jade)
Quatre selleries
En série ou en option selon les niveaux de finitions : Sièges Tissu Noir Ossidiana, sièges Premium en velours Gris Anthracite avec motif boiserie, sièges Premium en velours Ruggine avec motif boiserie, sièges Premium en velours Bleu Lancia
(*) Sala : à quoi ça sert
Sound, Air, Light, Augmentation: SALA, le système d’info-divertissement Lancia facilite la vie à bord et s’adapte à l’environnement intérieur d’une simple pression des doigts ou du son de la voix, en gérant les fonctions audios, de climatisation et d’éclairage.
En chiffres
Version hybride : trois cylindres 1,2 litres de 100ch et 200 Nm de couple associé à une boîte auto à six rapports avec palettes au volant. Conso moyenne : 4,6 litres/100. CO2 : 103 g. Vitesse maxi 190 km/h.
Version électrique : moteur de 156 chevaux et 270 Nm de couple et boîte à une vitesse. Conso moyenne : 14,3 kWh pour 100 km. Vitesse maxi 150 km/h.
Tarifs : de 24 500 € à 28 000 pour l’hybride. De 34 800 à 39 500 pour la version électrique.