J’entends d’ici les commentaires méprisants des ronchons de service : « à quoi bon parler d’une voiture de sport comme l’Alpine A110 qui ne propose que deux places et deux coffres à la contenance ridicule »… « et sa consommation ?.. et ses rejets de CO2 ?… » ou encore « totalement has been cette voiture ! » … Fermez le ban !
Certes l’A110 actuelle n’est pas une nouveauté, certes elle n’est pas pensée pour emprunter la route des vacances avec âmes et bagages, certes elle est handicapée par une obsolescence programmée par un futur qui sera (it) électrique, mais elle est une voiture plaisir. L’essentiel !
Elle est l’héritière directe d’une certaine Berlinette pensée par Jean Rédelé dès 1955 et qui a fait les heures de gloire du sport automobile. Construite à Dieppe, comme son illustre aïeule, l’A110 apparue en 2017 et depuis déclinée en trois versions développant 300 chevaux (*), dispose « modestement » de 252 chevaux et 320 Nm de couple. Le tout associé à une boîte auto avec palettes au volant très réactive.
Puissance et légèreté : le cocktail tient la route
Une cavalerie suffisante capable de démontrer qu’elle n’a pas à rougir de ses capacités dynamiques face à une concurrence plus « capée » question puissance et surtout bien plus taxée côté malus écolo.
Car avec son poids plume qui dépasse tout juste les 1 000 kg, cette A110 « de base » fait preuve d’une agilité remarquable voire déconcertante et se place de courbe en courbe avec une belle aisance. Tout juste est-elle gênée dans son évolution par les vents latéraux un peu trop violents. Les versions hautes dotées des différents kits aéro font sans doute mieux.
Cette sportive efficace devient un peu plus radicale encore lorsqu’on appuie sur le bouton « sport » situé sur le volant, ce qui provoque également une série de crépitements au lâcher d’accélérateur coupable d’une belle montée d’adrénaline. Mais elle sait aussi réserver d’autres bonne surprises.
Dynamique et confortable
Le confort qu’elle procure n’est certes pas celui d’une limousine, mais il est très correct compte tenu de ses aptitudes dynamiques. Les sièges sont à la fois fermes et bien enveloppants afin d’assurer un bon maintien lors d’une conduite sportive et moelleux pour ne pas trop souffrir de l’état de la route lors d’une conduite plus calme.
Les longs parcours ne sont donc plus à craindre comme sur la Berlinette originelle et la dotation en équipements de série est plus qu’honorable. Outre une caméra de recul bien utile et des aides au stationnement, l’A110 est dotée d’un nouveau système multimédia (Android auto, Apple Car play) la navigation embarquée indiquant les zones à risques, l’état de la circulation, ainsi que les différents points d’intérêt (pompes à essence, restaurants, hôtels…).
Cette liste n’est bien-sûr pas exhaustive.
Que les esprits chagrin me pardonnent cet affront qui leur est fait et se rassurent, l’Alpine A110 n’envahira pas leur quotidien, même si ses ventes se portent plutôt bien, notamment à l’étranger selon certains observateurs (allez savoir pourquoi !!).
Elle fait tout simplement partie des derniers Mohicans qui perpétuent la légende de leurs ancêtres. Rien que pour ça, elle vaut largement qu’on en prenne le volant.
Alain Vouhé
L’A110 en chiffres
Dimensions : L : 4,18m, l : 1,792m, h : 1,25m.
Moteur 1,8 turbo en position centrale arrière, 252 chevaux et 320 Nm de couple. Boîte auto 7 rapports à double embrayage ; poids : 1 100 kg (96 % d’aluminium) ; freins : disques ventilés de 32 cm sur des jantes de 18 pouces ; vitesse maximum : 250 km/h ; 0 à 100 km/h : 4,5 secondes ; consommation moyenne : 7l/100 km ; taille du réservoir : 45 litres ; CO2 : 152g/km.
Tarifs : à partir de 65 000 euros (malus à partir de 2 500 euros). Pas de malus au poids.
Autres versions disponibles A110 GT, S et R. Même moteur (1,8 turbo) dont la puissance a été portée à 300 ch. Des versions optimisées par leur réglage châssis. Tarifs : de 72 500 à 105 000 euros. Malus : jusqu’à 4 200 euros. Pas de malus au poids.