Vert Acide ou Bleu Poison. Voilà, hormis un noir somme toute très classique, un blanc et un rouge, la palette de couleurs composée par Abarth pour dévoiler la 500e sa nouvelle bombinette…électrique. Et oui, il va falloir s’y faire. Exit les fulgurances sonores des modèles thermiques. Abarth fait aussi le choix de l’électrique, à sa manière, en tentant de restituer des sensations propres aux modèles qui ont fait la réputation d’un Scorpion apparu à l’après-guerre grâce au génie de Carlo Abarth sur des modèles « piqués » à Fiat ou plus tard à Autobianchi. Un scorpion qui a permis à beaucoup de jeunes pilotes d’exprimer leur talent et parfois d’aller beaucoup plus loin.
Alors, l’Abarth 500e peut-elle faire oublier ses devancières gavées à l’essence ? « Jamais de la vie ! » diront les puristes ; « Faut voir ! » répondront d’autres, plus pragmatiques. Et à « Soupapes » on s’est dit qu’il n’y avait rien de mieux qu’un essai pour répondre à l’épineuse question.
Le style Abarth est là
Au delà des couleurs qui ne manqueront pas de se faire retourner les passants, l’exercice de style est plutôt réussi. Tout, dans l’apparence de cette 500e survitaminée respire le dynamisme. Un empattement plus long de 24 centimètres et une largeur de voie supérieure de 6 cm par rapport au modèle thermique posent le décor. Et l’intérieur annonce lui aussi les prétentions de cette petite bombe. Volant recouvert d’Alcantara, tout comme la planche de bord, sièges profonds et enveloppants… L’ADN Abarth est là. Y’a plus qu’à !
A ce stade, avant de passer aux choses sérieuses, il est bon de préciser que l’Abarth 500e dispose de 155 chevaux et 235 Nm de couple diffusés par le bloc électrique de 42 kWh pour un poids de 1 335 kg (batterie oblige) soit environ 300 de plus que le modèle thermique. Batterie installée sous le plancher de la voiture ce qui contribue à baisser le centre de gravité et participe grandement à son équilibre.
Une belle agilité
Contact. Ici, bien-sûr, par de pétarades intempestives. Sauf avec la boîte à sons sur laquelle nous reviendrons, le démarrage se fait en silence et l’Abarth entre rapidement dans le vif du sujet. Le couple et la puissance s’annoncent tout de suite (attention sur le mouillé!) et tirent cette bombinette de courbe en courbe sans qu’elle montre le moindre signe de déséquilibre. Plus que les longues lignes droites où la voiture semble trouver ses limites, les itinéraires sinueux sont en effet son terrain de jeu favori. En dehors de la ville bien-sûr, où son autonomie de 235 km devrait la cantonner. Le circuit du Ceram à Mortefontaine a permis à l’Abarth de révéler ses points forts. La direction est précise, le freinage puissant grâce aux quatre disques et elle fait preuve d’une agilité jamais prise en faute. Du bonheur qui se conjugue aussi sur route grâce au système « mono pédale ». Disponible sur les deux premiers modes de conduite « Turismo » et « Scorpion Street ». Là, plus besoin de freiner. Un lever de pied de l’accélérateur suffit à lancer un frein moteur suffisamment efficace pour aller jusqu’à l’arrêt complet de la voiture. Et recharger la batterie lors de ces décélérations. En revanche le troisième mode « Scorpion Track » plus sportif, ne permet pas d’utiliser ce dispositif. Qu’on se rassure, la pédale de frein fait bien partie de la dotation de série !
Le bruit de la version thermique ?
Mais direz-vous, une Abarth sans le son, ça n’est pas une Abarth. A Turin, pour satisfaire les nostalgiques, on a inventé un générateur de sons. lequel, au démarrage, reproduit le bruit de l’échappement du modèle thermique et son gargouillis à l’arrêt. Reste qu’à l’intérieur cette sonorité digitale monocorde est vite lassante. Et quand on saura que l’option est facturée 1500 euros et qu’elle ne peut être déconnectée qu’à l’arrêt, on en trouvera les limites assez rapidement. Reste qu’elle ne pourrait exister qu’à l’extérieur… pour être entendue des seuls piétons !
Alors, thermique ou électrique une 500 Abarth ? A l’achat, la version électrique de base (36 900 euros) coûte plus cher que les versions thermiques. Que dire donc du cœur de gamme Pack facturé à partir de 38 900 euros ? Et les irréductibles ne se consoleront pas avec la fameuse boîte à sons qu’ils considéreront comme une forfaiture.
Reste qu’avec cette nouvelle version Fiat poursuit dans cette voie. Comme ailleurs, l’électromobilité est en marche et l’Abarth 500e en est un des maillons.
Elle démontre aussi de fort belle manière qu’une petite berline électrique peut aussi avoir du caractère. Ce qui n’est pas le cas de la concurrence, la preuve en a été administrée.
Alain Vouhé
L’Abarth 500e en chiffres
Deux modèles, trois versions : Abarth 500e, Pack et Turismo en berline et deux versions cabriolet Pack et Turismo. Sans oublier les deux versions de lancement Scorpionissima (berline et cabriolet).
Cotes : 3,67 x 1,68 ; poids : 1 335 kg ; puissance : 155 ch ; couple 235 Nm ; coffre : 185 litres.
Tarifs : 36 900 euros (berline entrée de gamme) ; 38 900 euros berline Pack-42 300 euros cabriolet Pack ; 40 900 euros Turismo berline-44 300 euros Turismo cabriolet ; 43 000 euros Scorpionissima berline-46 000 euros cabriolet.
Temps de charge : de 15 h (3 kW monophasé 13A) ; 4h15 (11 kW triphasé 16A) à 35 minutes (85 kW charge rapide)
Prix d’une batterie : 10 100 euros TTC
Principaux équipements sur : www.abarth.fr