Que vaut la nouvelle Fiat 600e ?

Elle a certes pioché dans le vivier Stellantis, notamment sa plateforme, ce qui est un atout, ou encore son moteur. Mais la Fiat 600e est une italienne, une vraie.Et elle le revendique.

D’une lointaine ancêtre apparue en 1955, ce qui ne nous rajeunit pas, elle reprend l’idée originelle d’une familiale aux dimensions extérieures contenues, mais aux cotes intérieures laissant espérer un bel espace pour ses occupants, leurs bagages, et dont le tarif (bonus déduit!) pourrait séduire le chaland.

Avec Fiat, le temps de la Dolce Vita n’est donc pas révolu. Après la 500e, et sa version Abarth, en mode tout électrique, voici venir la 600e dans un segment B où la concurrence fait rage. Mais l’Italienne a des atouts. Cette cinq portes de 4,17 m de long pour 1,78 m de large et 1,52m de haut et dont l’empattement est de 2,56m, est animée par un moteur électrique de 156 chevaux et 260 Nm de couple associé à une batterie de 54 kWh. Ce n’est certes pas un grand sportif mais il fait correctement le job, notamment lorsqu’on sollicite le mode sport sur un itinéraire sinueux comme les routes alsaciennes autour du Haut Koenigsbourg. Il est efficace et sa tenue de route (version La Prima) inciterait à l’exagération, même si le siège conducteur n’offre pas un maintien exceptionnel ! Mais dans ce cas l’autonomie de près de 400 km promise par Fiat (600 en ville) fond comme beurre au soleil. Il devient urgent de lever le pied et revenir à l’un des deux autres modes de conduite : « normal » ou « éco », sans quoi ! ».

Responsable, recyclable et …. décorable

Mais foin de ces considérations bassement kilométriques qui sont souvent le lot de tout véhicule électrique. La Fiat 600e est une voiture agréable à vivre dotée, dès le premier niveau de finition « Red », d’une belle panoplie d’équipements de confort et de technologie (lire ci-dessous). A ce stade il est utile de préciser que la 600e fait appel à des matériaux recyclables que ce soit pour les sièges, les plastiques ou encore les métaux employés et les batteries.

L’ADN Fiat, l’âme italienne, se retrouve bien-sûr dans cet habillage intérieur. Ici, pas de place pour la morosité. Une palette de huit coloris est proposée au client afin qu’il crée sa propre ambiance intérieure et ainsi personnaliser l’éclairage d’ambiance et l’écran tactile de 10,25’’(La Prima). Au total, pas moins de 64 combinaisons sont possibles en matière d’ambiance chromatique. La 600e renvoie à la 500. Le bouclier et le tableau de bord, par exemple, sont purement « Cinquecento ». Ils ont les formes arrondies et les nuances de teintes qui caractérisent la 500. Sans bien-sûr oublier le volant à deux branches.

La version « La Prima » dispose d’un grand écran. Pratique pour la navigation.

360 litres de coffre, banquette en place. La 600e fait mieux que l’e208 dont elle reprend la plateforme.

A l’extérieur, la nouvelle Fiat 600e n’est pas qu’une 500 qui aurait pris de l’embonpoint. Elle arbore un style plus affirmé, notamment un visage plus net avec un capot plus dominant ce qui lui confère une certaine élégance. Le nom « 600 » en chrome à l’avant et sur les bas de caisse, ainsi qu’une signature lumineuse à LED fidèle à l’évolution des phares de la 500, apportent une touche familière à l’ensemble. Et « Croix de bois Croix de fer… » Fiat l’assure, il n’y aura plus de gris dans la palette des teintes de carrosserie. Quatre coloris métallisés différents rappellent qu’on est en présence d’une italienne qui s’inspire des paysages transalpins. Fiat propose donc un : « Orange Soleil d’Italie », un « Sable Terre d’Italie », Un « Bleu Mer d’Italie » et un « Vert Ciel d’Italie ». On vous avait prévenus, la 600e est fière d’être ritale.

Reste que cette nouvelle Fiat, c’est comme un bon restaurant. On passe un excellent moment, la table est bonne et le cadre sympa. Mais quand la note arrive on fait un peu la grimace.

La 600e s’affiche en effet à 35.900 euros dans sa version « Red » et 40.900 pour le haut de gamme « La Prima » Tout ça sans option (sauf le kit anti-crevaison et certains coloris) et hors remise de 7 000 euros pour tout acheteur. Ce qui au final est tout de même un peu cher et risque de motiver un sérieux coup de frein vers l’électrique.

A moins que d’attendre l’an prochain pour voir apparaître une version « hybride 48v » qui viendra compléter l’offre.

Alain Vouhé