Actuellement en France, 11 métropoles ont mis en place une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) : Grand Paris, Lyon, Aix-Marseille, Toulouse, Nice, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Rouen, Reims et Saint-Etienne.
Dans les zones ZFE, la circulation des véhicules les plus polluants peut être limitée, voire carrément interdite. Et la vignette Crit’Air y est obligatoire. D’ici 2025, en France, les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants devront avoir instauré une ZFE-m. Pour circuler dans les territoires placés en zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m), le certificat qualité de l’air est obligatoire. Dans ces zones, les véhicules les plus polluants identifiés par les vignettes Crit’Air peuvent également être soumis à des restrictions de circulation lorsque les préfets instaurent la circulation différenciée lors de pics de pollution. Ces restrictions peuvent s’appliquer sur des plages horaires déterminées. Les collectivités territoriales sont libres de fixer des règles plus strictes. Par ailleurs, la mise en place d’une ZFE-m s’accompagne d’un supplément à la prime à la conversion lors de l’achat ou de la location d’un véhicule peu polluant si, dans le même temps, vous mettez à la casse un ancien véhicule diesel ou essence.
La vignette Crit’Air, comment ça marche ?
Crit’Air (certificat qualité de l’air) permet de classer les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes en particules fines et dioxyde d’azote (NO2). C’est en tout cas ce que prétendent les pouvoirs publics. Dans les faits, sont non classés les véhicules de plus de 26 ans. Pour ceux-là l’avenir est compliqué. Tout comme ceux classés Crit’Air 5 (diesel de plus de 22 ans) 4 (diesel de plus de 17 ans) 3 (diesel de plus de 12 ans et essence de plus de 17 ans).
Viennent ensuite ceux classés Crit’Air 2 (essence de plus de 12 ans et toute diesel restante) et enfin Crit’Air 1 pour toutes celles restantes. Autrement dit circulant depuis moins de 12 ans, (hors voitures 100% électriques et hydrogène). Le Graal étant atteint avec la vignette verte qui concerne uniquement les voitures 100% électrique et hydrogène.
Exceptés les résidents des zones ZFE pour lesquels la question ne se pose pas ; si vous habitez dans une zone non concernée mais que vous projetez de vous rendre dans l’une des agglomérations où les ZFE son créées, vous devez impérativement vous munir du précieux sésame. La vignette Crit’Air vous coûtera 3,72 euros, rien de plus, à partir du seul site officiel « Certificat-air-gouv.fr » où vous n’aurez qu’à vous laisser guider, carte grise en main. Toute autre proposition est une arnaque et risque de vous coûter bien plus cher.
Un classement en fonction des émissions ?
Mais à ce stade il est important de se poser les bonnes questions. Qu’entendent les décideurs de cette mesure par « en fonction de leurs émissions polluantes » ? On a compris que les vieux diesel sont dans la ligne de mire et condamnés à la casse à brève échéance. Ceux qui sont souvent l’unique moyen de déplacement des personnes à faibles revenus et pour qui, changer son véhicule pour un thermique plus récent ou un électrique n’est pas envisageable. Même si l’Etat sort l’arsenal incitatif (Accompagner les ménages pour acquérir des véhicules plus propres : prime à la conversion augmentée de 1 000 € lorsque le bénéficiaire habite ou travaille dans une ZFE-m ; prêt à taux zéro depuis le1er janvier 2023, pour deux ans d’expérimentation dans les métropoles en dépassement des seuils ; bonus écologique à 7 000 € pour les ménages aux revenus les plus modestes, leasing social depuis peu…).
Par ailleurs qu’en est-il pour les autres et principalement ceux classés 1 ? Dans les ZFE actuelles on y voit circuler ces véhicules (parfois SUV, berlines sportives ou luxueuses) dont les rejets suscitent à eux-seuls des malus écologiques augmentant sérieusement la facture à l’achat. A moins qu’il ne s’agisse d’occasions. Et pourtant toutes les portes leur sont ouvertes. On ne prêterait donc qu’aux riches ? Ceux-ci auraient-ils un droit de polluer eu égard au malus déboursé ?
Sans faire de la démagogie facile, on serait bien tenté de le croire. Il y aurait sans doute quelques réglages à faire afin de rendre la mesure plus acceptable.
A.V
NB : En 2021, 62% des voitures particulières en circulation étaient classées. Crit’Air 1 (25%) et 2 (36%) ou électriques ou hydrogène (1%). 38% sont classées Crit’Air 3 (24%), Crit’Air 4 (8%), Crit’Air 5 ou non classées (6%).