Après la hausse du prix des carburants, du gaz et de l’électricité, voilà qui pourrait en énerver plus d’un. Cette fois-ci, ce sont les sociétés d’autoroutes qui n’y sont pas allées avec le dos de la cuillère en annonçant une augmentation de leurs tarifs de 2%. On n’avait d’ailleurs pas connu ça depuis longtemps. Mais, au bout du compte, 2% de plus pour un trajet Bordeaux-Paris en voiture représenteraient une hausse « minime » de 1,12 euros (soit un total de 57,30 euros à partir de février).
Minime ? Pas tant que ça ! Car à y regarder de plus près, on s’aperçoit que le copte n’y est pas. Sur le même parcours Bordeaux-Paris, notamment dans la portion comprise en Poitiers-Nord et Tours, des travaux durent depuis de nombreux mois voire plus, qui obligent les usagers à rouler au pas pour ne pas être repérés par les radars mobiles. Ceux-ci paient pour 130 km/h… ils leur arrivent de rouler moitié moins vite. Sans pour autant être dédommagés par le concessionnaire. Au delà de cet exemple précis qui n’est pas le seul sur l’ensemble du réseau national, une telle augmentation risque d’en faire fuir plus d’un. Notamment les chauffeurs routiers dont les compagnies (*) pourraient les inciter à quitter ces voies rapides et sûres pour se rabattre vers les nationales déjà encombrées, comme par exemple (une fois de plus !) l’ancienne N10 entre Poitiers-Sud et le frontière espagnole où des milliers de camions circulent quotidiennement. Un déni de sécurité routière, en somme !
Mais, à quelques mois de la présidentielle, la mesure pourrait aussi réveiller la colère des gilets jaunes. En tous cas elle agace sérieusement l’association « 40 millions d’automobilistes » vent debout contre une telle augmentation et qui précise entre autres que : « C’est un échec pour le Gouvernement qui, comme ses prédécesseurs, s’est couché face aux toutes puissantes sociétés concessionnaires ». Et d’ajouter : « Depuis 2013, des organismes de contrôle comme la Cour des Comptes ou l’Autorité de la Concurrence dénoncent ces augmentations annuelles abusives ». Apparemment… sans effet !
Alain Vouhé