Le groupe Renault, Peugeot avec Jeep et DS, mais sans Citroën et Opel, sont les seuls régionaux de l’étape présents cette année au Salon de Paris. Où, c’est nouveau, des marques chinoises et vietnamiennes voient là une manière d’affirmer leur présence sur le marché. Le millésime 2022 du Mondial de l’automobile ne laissera pas un souvenir impérissable. Les grands groupes allemands, Ford, les Japonais, les Coréens… n’ont pas fait le déplacement parisien. D’ailleurs les organisateurs ne s’y sont pas trompé et ont joué la prudence pour éviter la catastrophe.
Le Mondial durera une semaine depuis lundi dernier et jusqu’à dimanche. Une semaine et non deux. Pourquoi tant d’indifférence de la part des constructeurs, notamment le puissant groupe Volkswagen ? La question est restée sans réponse de la part du constructeur allemand, tout comme pour Ford et Toyota. Mais on peut tout imaginer, c’est pire.
Plus de « grand’messe » !
Seuls Volvo et Suzuki ont été clairs. Pour le Suédois, la décision de ne plus participer à ce genre de « grand messe » de la bagnole ne date pas d’hier. Ce n’est donc pas une surprise. Sans parler du coût qui peut très vite se chiffrer en millions d’euros. Sur ce point Volvo est rejoint par Suzuki qui précise qu’un Mondial coûte cher, tant au niveau de la location du stand qu’à celui de l’organisation. Dont acte.
Pourtant, de part et d’autres les nouveautés ne manquent pas. Les différentes campagnes de pub en attestent et tous, présents ou non, vantent comme un seul homme les mérites du tout électrique pour ne pas se laisser dépasser par l’offensive chinoise -qui elle, devra faire ses preuves tant en fiabilité qu’en qualité- et annoncent (Peugeot notamment avec six futures voitures) de nouveaux modèles et des concepts déclinant leur vision du futur automobile. Le Mondial de Paris tout comme son homologue Allemand ont en fait largement dépassé la taille humaine et laissé émerger de « petits » rendez-vous plus « festifs » comme le Salon de Lyon pour ne citer que celui-là. Autre mauvaise surprise, Genève s’exportant à Dubaï (les pays du Golfe ont décidément la cote), a du coup laissé tomber ses inconditionnels.
Jusqu’ici le Mondial de Paris attirait la foule et « vendait » du rêve ; on est maintenant confronté à une toute autre réalité. En tout cas à la fin d’une époque.
L’électricité à marche forcée
Un million de voitures électriques produites en France en 2027. C’est le vœu de Macron selon une info du Monde à la suite d’une interview du chef de l’Etat au quotidien « les échos » Et réitérée au Mondial lundi en fin de matinée. Annonce complétée par celle d’une augmentation de 1 000 euros du bonus écologique (7 000 au lieu de 6 000 euros) pour aider… les ménages les plus modestes.
Ceux-là mêmes qui, en ces temps difficiles ont du mal à payer leurs factures d’électricité dont le montant ne cessera de croître au fil des ans à cause de la demande plus importante due à la charge des véhicules électriques. A moins qu’un nouveau bouclier tarifaire ne fasse son apparition pour limiter le coût des recharges aux bornes.
On marche quand même un peu sur la tête. Certes il y a urgence, mais plutôt que de foncer stupidement pour calmer les ardeurs de certains énervés qui ferment les yeux sur l’aberration écologique que représente la voiture électrique d’aujourd’hui, les décideurs devraient financer et encourager les recherches en matière d’énergie totalement renouvelables, de recyclage généralisé des batteries qui sont très loin d’être vertueuses, et surtout d’élargir le champ des réflexions. En clair exiger la durabilité de la production automobile dans son intégralité. Car il n’y a pas que le tout électrique. L’hybride, l’hydrogène vert, l’hydrogène sans pile à combustible alimentant un moteur (comme le concept Alpine), les carburants de synthèse, le bioéthanol… sont autant d’alternatives que la vision cyclopéenne de l’Europe et des politiques qui la font a évacuées sous la pression écologique.
Alain Vouhé
Heureusement, il y a encore des passionnés
Repéré au fil de la balade au Mondial, cet impressionnant speedster de fabrication française, sorti de l’atelier Toulousain d’un carrossier maintenant à la retraite. Comme quoi la passion…. Il est animé par un V12 atmosphérique de 6,0 litres d’origine Mercedes. Après des modifications maison la bête développe « modestement » 550 chevaux qui poussent moins de 1300 kg grâce à un pont arrière de Nissan GT-R. Le tout associé à une boîte Tremec à 6 rapports et reposant sur un châssis tubulaire caché sous une carrosserie maison. A Soupapes, n’en déplaise, on aimerait bien voir rouler cette auto, en tout cas entendre rugir son moteur.
Alpine, directement à l’hydrogène
On aura sans doute l’occasion d’en reparler. Alpine voit son avenir dans Alpenglow. Un concept car aux lignes futuristes qui, selon le constructeur, ouvre la voie à de nouvelles solutions durables, notamment l’utilisation de l’hydrogène. Ici, pas de pile à combustible. L’hydrogène servirait à alimenter un moteur, faisant ainsi de cette proposition une vision pour le sport automobile de demain. Pour peu que l’hydrogène dont parle Alpine soit vert, on vote pour. D’autant que ce projet ne concerne pas que la compétition, mais l’ensemble de la future production d’une marque qui veut évoluer de manière responsable.
A très bientôt pour la suite du Mondial sur « Soupapes » avec notamment la Jeep Avenger 4xe, la Renault 4EVER Trophy,…ou encore l’Alpine A110 R.