Dans les années soixante, les différents modèles d’une marque se comptaient sur les doigts de la main. Et celle qui fut présentée au public le 24 avril 1961 n’était que le quatrième proposé à cette date par Citroën. Il y a soixante ans, l’Ami 6 venait compléter une gamme alors composée de la 2 CV, de l’ID et de la DS. D’aucuns même l’appelleront « Trois chevaux », en référence à la Deuche. Moins minimaliste que la 2 CV de l’époque, un peu plus grande et dotée d’un vrai coffre, la berline caractérisée par sa lunette arrière inversée fut bientôt rejointe par une version break aux lignes plus consensuelles, dont le succès dépassa celui de la berline. Au total, en 10 ans, avant d’être remplacée par l’Ami 8, l’Ami 6 dans ses deux versions a été vendue à plus d’un million d’exemplaires.
Au fait, connaissez-vous l’origine de la lunette arrière inversée ? A l’époque les essuie-glaces arrière n’existaient pas et le designer Flaminio Bertoni l’a osé ainsi afin qu’elle reste propre quand il pleut. Original, non ?
Techniquement, l’Ami 6 faisait appel au bicylindre de 602cm3 extrapolé de celui de la 2 CV. Avec sa face avant aux lignes travaillées incrustée de larges phares rectangulaires (une première à l’époque), son toit « pagode », l’Ami 6 avait une certaine gueule. Mais elle ne se contentait pas de surprendre sur le plan esthétique. Elle innovait aussi en matière de marketing en se présentant sur les documents publicitaires comme ‘la deuxième voiture idéale pour Madame’. Son volant monobranche, ses poignées de portes, ses commandes et jusqu’à ses sièges, tout rappelait le haut de gamme Citroën de l’époque. Il existe encore des Ami 6, qui se négocient autour de 10 000 euros entre collectionneurs.
Depuis, une autre Ami est arrivée ; 100% électrique, celle-là ; mais c’est une autre histoire.